Poisson d’avril

L’on pourrait penser, ces jours-ci, que notre monde est une vaste blague. Une blague un peu absurde d’un humour très noir, qu’une personne cynique et peu disposée à comprendre le concept même d’humour aurait pu imaginer. Bien que notre réalité et ce qui s’y déroule puisse vous mettre – à juste titre – la larme à l’œil, nous approchons néanmoins d’une date fatidique qu’internet a su rendre presque plus angoissante.

Le premier avril.

Le premier avril, quand nous étions petits, c’était la date que l’on attendait avec impatience, parce que nous pouvions dessiner et découper de fantastiques poissons dans des feuilles de papier multicolores, que nous nous amusions à coller dans le dos de nos comparses. Nous n’en savions alors pas nécessairement la raison, mais cette date était apparentée à un événement joyeux et porteur de rires !

Aujourd’hui c’est un peu plus complexe : Nous avons grandi, et il n’est plus socialement acceptable de coller de poissons en papier dans le dos de nos collègues (au grand regret de la rédactrice, par ailleurs). Pire encore, nous faisons face à un phénomène terrifiant qui n’a de cesse de s’amplifier parmi les journaux et autres pourvoyeurs d’actualités en tout genre : Les news du premier avril.

Ces dernières, mélangées plus ou moins habilement avec les autres actualités, elles, réelles, et n’ayant pas nécessairement de marqueur distinctif, sont parfois complexes à reconnaître. N’ayez crainte cependant, nous vous guidons pour savoir dénouer le vrai du faux avec de petites astuces simples.

Ne pas tomber dans le panneau

Qu’il s’agisse du premier avril ou bien de nos habitudes de lecture en général, il est bon de savoir faire la part des choses, et éclaircir de potentiels malentendus. Cela peut être fait très simplement !

Le plus basique. Vérifie ce qui entoure l’information : L’article est-il daté ? Provient-il d’un site ou d’un média réputé comme fiable ? Le nom du rédacteur ou de la rédactrice apparaît-il quelque part ? Si l’une de ces données manque, ou semble sujette à controverse, poursuivez votre enquête.

Faites une rapide recherche ! Rien de plus facile et intuitif que de glisser le nom de l’article dans votre moteur de recherche favori, s’il n’y a qu’une seule occurrence, la vôtre, il est très probable que ce soit faux. Ne comptez en revanche pas sur les réseaux sociaux pour vous aider. Ce n’est pas parce qu’une information devient virale qu’elle est automatiquement véridique.

Remontez à la source ! Essayez au maximum de remonter l’information jusqu’à en voir la source. Puis vérifier si la source est crédible. « La voisine de ma cousine au troisième degré », n’en est pas une. N’oubliez pas que Wikipédia n’est pas une source, il ne s’agit « que » d’une encyclopédie participative qui, cependant, liste les sources en bas des articles. Il est très important de faire la différence, car il n’y a pas si longtemps, nous avons encore pu témoigner de biais et de manipulation de l’information par certains rédacteurs peu scrupuleux.

Les images de l’article sont-elles les originales, de quand datent-elles ? Il est très aisé, ne serait-ce qu’en recadrant une image, d’altérer le message qu’elle est supposée transmettre. A une époque où la retouche et le recadrage se font de quelques clics, il est important de prendre du recul sur ce que notre œil voit. Vous pouvez alors glisser votre image dans Google Image afin de voir les images similaires. Il est aussi important d’essayer de trouver de quand date ladite image, ainsi que le lieu où elle a été prise.

Quelques bonnes adresses

Pour vous aider, sachez que Le Monde a lancé un site nommé « Les Décodeurs » qui posent et répondent aux questions les plus posées du moment, en partageant des sources.

Le site du Gorafi, que vous connaissez sans doutes pour son ton cinglant et ses parodies d’articles, ou ses tweets tout à fait sarcastiques (qui se sont parfois révélés prémonitoires, la réalité se permettant de copier honteusement la fiction à notre grand regret), prend cette journée à contrepied. Alors qu’ils se permettent de rire et surtout nous faire rire de l’actualité, si absurde, si affligeante soit-elle, chaque premier avril, ils reviennent sur l’année écoulée d’un ton sérieux, nous prouvant une fois encore que l’Humanité dans son entièreté a énormément de progrès à faire, et qu’il serait temps de s’y atteler, tous ensemble.

De notre côté, chez BURO Club Lyon Villeurbanne, nous vous promettons de rester d’un sérieux inaltérable pour nous occuper de vous, mais nous ne pourrions promettre de ne pas tenter de rendre votre journée plus souriante ou moins morne autour d’un bon café, mais n’ayez crainte, ça n’a pas lieu que le premier avril.

Enjoy your business !