Le costume-cravate est (presque) mort ! Vive le costume-cravate !
Il est parfois fascinant d’étudier certaines évolutions de comportement dans le monde des affaires. Celle concernant la tenue vestimentaire des cadres et hommes d’affaires sur ces dernières années est très révélatrice d’un radical changement de disque dur chez beaucoup d’entre nous.
Il y a encore quelques années, chaque cadre dirigeant, chaque fonction, chaque définition de poste avait son propre ‘code vestimentaire’. Le célèbre costume sombre, chemise blanche et cravate noire était l’habit de lumière des banquiers, assureurs, et autres commerciaux de grands groupes. Cette tenue était accompagnée de son cortège d’accessoires comme la voiture qui allait avec la fonction, l’assistant(e) et un bureau privatif et permanent (même quand la fonction était nomade !)
Bref, il était presque trop facile de deviner la fonction de quelqu’un rien qu’en le regardant quelques minutes fonctionner dans sa vie professionnelle ! Le désormais célèbre ‘Casual Friday, tradition importée des américains ayant vécu à Hawaï, ’ est venu un peu, au début des années 70, chatouiller ces données bien établies avec l’apport de quelques fantaisies vestimentaires (au demeurant plutôt bien gentilles) le…..vendredi.
Mais la vraie révolution date de peu. Aujourd’hui, la donne a changé et l’effet ‘tenue version Steve Jobs’, c’est-à-dire style jean à la mode et chaussures de sport branchées, bat son plein ! En effet, bien malin celui qui pourra reconnaitre, à la simple apparence vestimentaire, qui est président d’une multinationale ou qui est simple employé ou artiste. Il est désormais commun de croiser, au hasard de sa vie professionnelle, des personnes qui, au niveau de l’apparence ‘ne payent pas de mine’ comme on a coutume de le dire, mais qui occupent de belles fonctions. Idem pour des postes plus classiques dans la fonction commerciale par exemple où la cravate commence à vivre ses dernières heures.
Nous pourrions nous arrêter là mais 3 questions se posent : pourquoi cette évolution ? Est-elle si binaire ? Qu’engendre ce changement dans la vie des affaires ?
Sur le pourquoi :
Il y a probablement plusieurs raisons. La première vient du syndrome ‘Sillicon Valley’ qui veut que plus on est ‘cool’ et décontracté au niveau de la tenue vestimentaire, plus on est serein dans la tenue de son projet et de ses affaires. C’est un peu la tenue du ‘génie branché californien’ qui s’est peu à peu répandue en Europe et ailleurs. Dont acte.
L’autre raison est plus profonde, venant d’un vrai désir d’être physiquement à l’aise quand on travaille. En effet, qui n’a pas connu des cravates trop serrées ou des costumes trop comprimés, particulièrement quand on est en déplacements ou après un bon repas… L’autre raison vient aussi d’une véritable envie d’être soi-même et de faire correspondre sa tenue vestimentaire à sa vraie personnalité. Enfin, ces raisons se cumulent avec l’arrivée de la fameuse génération Y qui a grandi en pensant que les costumes étaient réservés à la seule fonction de ministre….
Cette évolution est-elle si binaire ?
Et bien non et c’est bien là sa richesse ! Un même cadre supérieur peut passer du costume cravate à une tenue plus ‘casual’ en en rien de temps, selon son envie du jour et selon les circonstances professionnelles (rendez-vous à l’extérieur ou travail au bureau). Fini donc un style unique par type de fonction !
Quelles conséquences et changements dans la vie des affaires ?
Le premier est qu’il faut bien se garder d’avoir un jugement sur une personne à la seule vue de sa tenue vestimentaire, même si cette dernière ne cadre pas avec vos propres standards. La célèbre expression ‘l’habit ne fait pas le moine’ est encore plus d’actualité, encore plus qu’auparavant. Le second changement est plus profond car il s’accompagne de modifications dans la manière de travailler. Cette envie de liberté et d’être soi-même dans sa tenue vestimentaire fait partie d’un tout qui, au sommet de la pyramide, dénote une manière de travailler ‘comme on en a envie’. Concrètement, cela se traduit par des espaces de travail qui doivent être évolutifs et correspondre à cette envie de ‘travailler comme on en a envie’. Les bureaux privatifs ont certes toujours la côte mais une entreprise doit pouvoir proposer à ses collaborateurs, en complément ou en alternative, des espaces détente de plus en plus fournis en services (le fameux syndrôme Sillicon Valley avec tables de ping-pong et baby-foot !) ainsi que des tiers lieux professionnels. Ces tiers lieux sont très utiles si, par exemple, le collaborateur n’a pas envie de faire 2 heures de trajet dans la journée pour rejoindre le siège de sa société. Tout le monde en sort gagnant.
Bref, vous l’aurez compris, un vrai vent de liberté souffle de plus en plus fort dans la tenue vestimentaire portée par les travailleurs de cette jolie planète ! Mais attention, ce changement de donne ne veut pas pour autant dire que le port de la cravate est un vague souvenir car qui dit liberté dit aussi envie de se vêtir d’un beau costume cravate …..tout simplement pour se faire du bien !
Enjoy Your Business !